"A BORDS PERDUS" par Thierry COLIN & Nicolas MARTIN. Editions Snoeck. 2008. Imprimé en Italie. in-4 carré, couverture toilée noire sous jaquette photo. 136 pages. Texte trilingue Français / Anglais / Allemand de Nicolas Martin, traduction en anglais par Ian Waite et en allemand par Elsbeth Reiter, illustré de 93 reproductions photographiques noir & blanc pleine page, dont 12 en double page, par Thierry Colin. 

 

"Ce lieu commun : une image raconte une histoire. Ce qui est vrai dans le cas de Thierry Colin, mais ne nous dit rien ou si peu des logiques de son travail. Asie, Afrique, Cuba, ces photographies ont été prises au cours de voyages échelonnés sur une dizaine d'années. Recueillir le propos de l'auteur n'est pas facile car les mots se bousculent. Parfois le discours est murmuré dans un souffle. Parfois il est criblé de sortes d'onomatopées que l'on devine être des impatiences, Ou plutôt l'expression d'une colère sourde que Thierry Colin laisse déborder à l'évocation de la misère faite aux gens qu'il a rencontrés. La phrase jaillit limpide. "Est-ce que je dois faire cette photo ?" Elle s'interrompt brusquement. Butte-t-elle contre le souvenir d'une douleur ou d'un bonheur qui entacherait tout soudain le travail du photographe d'un je-ne-sais-quoi de dérisoire, voire de déplacé ?... La sensibilité de Thierry Colin a sa source dans une longue pratique des arts graphiques et des métiers du livre. La conception et la mise en page d'à bords perdus portent l'empreinte de la célèbre Ecole Estienne : de secrètes correspondances s'établissent entre les images et la typographie. Si dans l'ensemble ces photographies ne nécessitent d'autres commentaires que ce qu'elles montrent, il en va autrement des raisons de ce livre. Pourquoi Thierry Colin a-t-il choisi d'assembler ces images-là ? Encore que, si ce n'était la demande d'un texte introductif, cette question, le lecteur ne se la pose pas — en tout cas pas d'emblée — tant l'ensemble lui paraît cohérent…" Nicolas Martin.

 

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