top of page

"CLAVÉ" par Pierre CABANNE. Editions Denoël, Paris. 1979.

Ref LAR0285

CLAVÉ

50,00 €Prix
  • "CLAVÉ" par Pierre CABANNE. Editions Denoël, Paris. 1979. in-4, couverture toilée rouge sous jaquette illustrée (état d'usage). 172 pages. Texte en français de Pierre Cabanne, illustré de nombreuses reproductions photographiques noir & blanc et couleurs, pleine page, d'œuvres d'Antoni Clavé par Jacques Gomot, Antonio Orzaez & Olivier Wogenscky.

     

    "Barcelone, calle de Valldoncella, Clavé marche d'un pas égal dans ce quartier où il a passé son enfance, une sorte de triangle formé par la ronda de San Antonio et la calle de Tallers, pas très loin de la Plaça de Catalunya et des Ramblas. Il y a vécu avec sa mère jusqu'à l'exode de 1939 où, dans les débris de l'armée républicaine, il est passé en France pour y être aussitôt interné. Aujourd'hui les maisons ont la même patine noirâtre qu'autrefois, les mêmes portes de bois vermoulu, les mêmes marches d'escalier usées, du linge pend toujours aux fenêtres, les gosses jouent dans la rue, les commerçants et les vieillards les regardent. Ils regardent aussi les passants, les voitures, la rue et nous. Les murs de la calle de Valldoncella, Clavé les connait bien, ils sont les tissus de ses tableaux et de ses gravures, durcis, râpés, griffés, troués de crevasses, avec de larges pans béants comme des plaies, ou couverts par endroits de plages lisses de plâtre frais. Des murs semblables à la chair, vieillie, érodée mais tendrement aimée, une chair sur laquelle on retrouve, du bout des doigts, les empreintes du temps, d'un passé très lointain, très doux et très secret. Clavé traverse le quartier de Valldoncella où beaucoup de gens le connaissent, et où certains même l'ont "vu petit". Il parle avec l'un ou l'autre. Ni son enfance ni son adolescence n'ont, dit-il, directement marqué sa peinture, mais les murs des maisons sont là, le visage des gens, leurs voix, le parler catalan, l'air qu'on respire, une femme qui chante au fond d'une cour comme le faisaient les filles autrefois, et sans doute sa mère... Il dit aussi que ni l'Espagne, ni Barcelone, ne l'ont influencé, "Quand j'ai quitté l'Espagne je ne la connaissais pas. Même pas la Catalogne. Je connaissais ma ville, Barcelone, c'est tout... D'ailleurs avant la guerre, chez nous, quand tu faisais un voyage de vingt kilomètres, toute la famille pleurait..." Clavé dit ensuite que c'est lorsqu'il est revenu dans son pays, après quinze ans passés en France, en 1954 qu'il l'a découvert…"

     

    Ref LAR0285

bottom of page