"MILLE ET TROIS SOUFFLES D'ECORCE OU LA DERNIERE FORET EN MARCHE" par Jephan de VILLIERS & Jean-Dominique BURTON. Editions Galerie Ipso, Bruxelles. 1991.
Exemplaire avec un envoi autographe de Jephan de Villiers sur la page de garde.
Ref LCU0234
MILLE ET TROIS SOUFFLES D'ECORCE OU LA DERNIERE FORET EN MARCHE
"MILLE ET TROIS SOUFFLES D'ECORCE OU LA DERNIERE FORET EN MARCHE" par Jephan de VILLIERS & Jean-Dominique BURTON. Editions Galerie Ipso, Bruxelles. 1991. Grand in-4, dos droit, couverture souple cartonnée photo à rabat. Non paginé (52p). Texte en français, préface de Jo Dustin, illustré de 23 reproductions photographiques noir & blanc, pleine page, par Jean-Dominique Burton, d'œuvres de Jephan de Villiers. Exemplaire avec un envoi autographe de Jephan de Villiers sur la page de garde.
"Ils ont quitté les cloisons de leurs rétables. Ils ont guéri leur léthargie et maintenant dans le sable jaune, ils marchent. Arboniens de la sylve d'alerte, ils forment un cortège. Ils se groupent autour du charroi de leurs mémoires, bien arrimées. Et le spectateur les contemple comme une barque fourmillante qui progresse têtue. Vue globalisante du spectateur. Vue souveraine et hâtive d'un géant qui passe en revue ce piétinement d'urgence. Mais les clichés aigus de Jean-Dominique Burton interviennent et enrichissent notre regard limité. Et cette dernière forêt en marche de Jephan de Villiers nous livre des visions à contre routine. Les êtres sylvestres, à tête nacrée, ne sont plus interchangeables. Des individualités se concrétisent devant nous. Inclinaison d'une figure confiant un secret à son proche. Découverte de visages résolus dans le flou ambiant. Côte à côte serré de l'enfant interrogeant son père. Ces créatures ligneuses ne sont pas de simples ex-votos répétitifs, mais bien plutôt des souffles réels qui murmurent : "Quand viendra le jour du ramassage de la dernière branche ?" Et les cadrages en surplomb, de profil, en fin de cortège démontrent que notre approche visuelle demeure peu aiguisée. Car voici une foule animée par un désir existentiel. Car voilà l'envol qui devient effigie d'appel. Car une monumentalité très humaine défile devant nos yeux et nous voudrions nous fondre dans cette protestation sculptée. Les dernières photos de Jean-Dominique Burton dévoilent le dos du peuple arbonien. Dos jamais aperçu qu'une lumière nimbe, qu'une lumière hèle. Lumière de la lisière improbable où les pluies acides meurent, où les bulldozers prédateurs se détraquent. Lumière de la lisière des branches vivaces." Jo Dustin.
Ref LCU0234