"PRAGUE, MÉMOIRES NOCTURNES – PRAHA, PAMĚTI NOCI - PRAGUE, NIGHT MEMORIES" par Peter ŽUPNÍK. Editions Centre Tchèque, Paris. 2003.
Ref LPB1034
PRAGUE, MEMOIRES NOCTURNES – PRAHA, PAMETI NOCI - PRAGUE, NIGHT MEMORIES
"PRAGUE, MÉMOIRES NOCTURNES – PRAHA, PAMĚTI NOCI - PRAGUE, NIGHT MEMORIES" par Peter ŽUPNÍK. Editions Centre Tchèque, Paris. 2003. in-8 carré, dos droit, couverture souple cartonnée photo. 96 pages. Texte trilingue Français / Tchèque / Anglais, introduction par Michael Wellner Propíšil, traduction par KlaraNotaro, illustré de 66 reproductions photographiques noir & blanc, hors texte, par Peter Župník.
"Prague. Début des années quatre-vingt. J'arrive de l'Est de la Tchécoslovaquie pour étudier la photo à la FAMU (Académie des Beaux-Arts, faculté de cinéma, département photo). Je ne connais pas Prague. Je me fais engloutir par cette ville. Je me promène beaucoup, je dévore des yeux les divers recoins de la ville qui me parlent. C'est une drôle d'époque ; beaucoup de choses ne fonctionnent pas normalement. J'aime la nuit, la ville est calme, les gens sont rentrés chez eux ; ils vont au travail tôt le matin. Les visiteurs et les touristes allemands mènent une vie nocturne. Mais ce n'est pas ce que je cherche. Je commence à prendre en photo les traces de l'activité humaine et du temps qui passe. Les possibilités du flash me fascinent. J'ai l'impression qu'il dénude les choses, qu'il les met en relief et qu'il instaure un ordre nouveau de contrastes. Je me promène la nuit dans une ville que je connais de jour et je flashe. Je devine ce que l'éclair de l'appareil photo va dévoiler. Je suis à la recherche de symboles et de formes, de la transformation des choses quotidiennes. Je cherche ma photo, une composition de choses banales, de l'ordre dans le chaos. Ce sont mes sentiments et mon regard qui me guident. Puis, je m'arme de courage et je prends en photo les gens que je croise dans la rue. J'essaie de prendre en photo des gens différents les uns des autres. Les événements sensationnels et les tabous de la métropole socialiste ne m'intéressent pas. Je n'ai pas le temps de penser à la composition du tableau, j'ai à peine quelques secondes pour une mise au point. Avec le temps, j'abandonne le flash, et mes intérêts photographiques se déplacent. Une partie des photos avec les passants est utilisée comme exercice de photographie documentaire. Vingt ans plus tard, à Paris, je regarde mes archives et je redécouvre les négatifs flashés de Prague. Je voyage dans le temps à la recherche de sensations oubliées de cette époque, je tente de composer une mosaïque avec des tableaux vivants et des natures mortes qui se forment à partir des agrandissements ; je trie au fur et à mesure. Les photographies commencent à parler leur propre langue et à former le cycle ici présent. Je redeviens observateur, mais cette fois-ci de ma propre histoire." Peter Župník, mars 2003, Paris.
Ref LPB1034